Bandes Sonores

No Ceremony-Philippe-Mazzoni 2

JAMES.

La première chanson jamais entendue?

"Wuthering Heights" de Kate Bush. J'étais tout petit, en voiture avec mes parents. J'ai le souvenir d'avoir été frappé par ce son étrange, presque extraterrestre, et être tombé amoureux de cette voix qui volait des couplets au refrain.

La première chanson que vous n'ayez jamais écrite?

Difficile de me souvenir… J'ai commencé à écrire des chansons à l'âge de 16 asd et je n'ai jamais vraiment arrêté depuis - au rythme d'une ou deux par jour… À l'époque, j'étais un très grand fan de Nirvana, Neil Young, Leonard Cohen et des Queens of the Stone Age. Je n'avais pas trop de honte à les imiter sans vergogne!

La première fois que vous avez réalisé que vous étiez musicien?

Même si je chante, je joue du piano et de la guitare tous les jours, je ne me considère pas vraiment comme un musicien. Mais lorsque je jammesans idée derrière la tête, je me sens complètement musicien. Le reste du temps, je pense plutôt être un songwioter ou un producteur... La première fois où j'ai senti que j'en faisais ma vie, c'est lorsque je me suis retrouvé dans un groupe avec d'autres musiciens, à 18 ans.


Votre premier coup de foudre musical?

Kate Bush - encore elle!



Votre premier album?

Il a été écrit, enregistré sur use période de 12 mois dans un moulin abandonné de Manchester… Même si les tournées débutées à la même période nous en éloignaient, nous avons été capable d'écrire des textes dans une chambre d'hôtel ou de mixer des morceaux à l'arrière du tour bus.

Votre première recontre?

Nous nous sommes rencontrés à un concert, à Manchester, nous avons parlé de la musique que nous aimions et à quel point ce serait bien de créer quelque chose d'anticonceptionnel - où la musique prime sur les photos de presse et l'ego de chacun.

 

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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C'était le mardi 22 octobre à l'Olympia. Peter Doherty et ses Babyshambles ne sont pas venus, mais la soirée valait le coup d'oreille.

Naive New Beaters

NAIVE NEW BEATERS. "Big Up dans nos coeurs!" fut le credo de la soirée. Merci David Boring et les deux autres membres des Naive, qui ont fait le show comme il se doit.

La Femme-2

LA FEMME. Elle est seule parmi les garçons, et on ne se lasse pas de l'écouter. "Sur la plage, sur le sable, je recherche des sensations": grâce à eux, on les a trouvé ce soir-là.

Alexis  The Brainbow

ALEXIS AND THE BRAINBOW. Heureux comme un roi d'avoir gagné le concours Pression Live, et franchement prometteur. To be continued.


Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni


 

Du 16 au 18 octobre, le MAMA a accueilli les professionnels de la musique au pied de Montmartre, pour des conférences et des concerts répartis entre la Boule Noire, la Cigale, le Divan du Monde ou encore les Trois Baudets.

Bandes Sonores s'est faufilé dans un public visiblement ravi de n'écouter et de ne parler que musique pendant trois jours. Vive l'automne parisien! 

Mama 2-1

Emily Jane White ambiance backstage.

Poliça-Philippe-Mazzoni

 

CHANNY LENEAGH

ENFANCE MUSICALE. Je me rappelle avoir vu Prince quand j'avais 8 ans, dans un énorme stade de Minneapolis, où je vis encore aujourd'hui. L'avantage de cette ville, à l'instar de la Suède ou de l'Islande, c'est que les paysages sont magnifiques mais on s'y ennuie vite. On a alors très vite envie d'écouter ou de faire de la musique. La chanson "We Are The World" m'a fait un effet dingue aussi. J'aime bien aussi les rappeuses comme Mary J Blige.

SHUMALITH. Avant tout, il y a le rythme, aussi naturel que fort. Il y a aussi beaucoup de sincérité, et, comme une espèce de rançon de cette honnêteté, une certaine part de brutalité... Chanter me rend forte et heureuse, et j'espère lutter, à ma manière, contre l'agressivité et l'égoïsme ambiant. Etre une femme, c'est beau mais cela peut être d'une violence inouie.

SHULAMITH FIRESTONE. Je n’avais pas titre pour l'album. Mon frère m’avait soufflé de tourner autour de la dialectique du sexe et, quelques jours plus tard, j'ai appris la mort de Shulamith Firestone. Quand on est artiste, on croit énormément aux signes du destin, aux enchaînements temporels... Elle avait tellement de choses à dire, j'ai voulu prolonger son discours, donner envie d'en savoir plus sur elle. Les autres membres du groupe ont d'abord pensé à une explication pacifiste puisque "shulamith" est un dérivé de "shalom", qui signifie "paix" en hébreu. Lorsque je leur ai expliqué le fond de ma pensée, ils m'ont immédiatement soutenus. Ces hommes-là sont formidables..

FEMINISME ? L'histoire de Shulamith Firestone est dingue. Son féminime paraissait extrême, et elle a été abandonnée par sa famille très pratiquante. Mais je ne voulais pas m'imposer comme une militante féministe, au contraire, il s'agissait plutôt de lui dédier mon travail. Une femme a toujours énormement à donner... C'est logique, nous sommes moins fragiles que les hommes.


Les femmes sont extrêmement impliquées et gestionnaires du quotidien. Plus que jamais, cela agace la société, car nous avons tellement plus à offrir, nous savons davantage nous consacrer entièrement à notre art. Mais nous ne nous situons pas pour autant dans une opposition à l’autre sexe. Mes meilleurs amis sont des hommes, qui me considèrent comme égale à eux.Et c’est ce que je suis.

 

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Saint Michel-Philippe-Mazzoni


PHILIPPE THUILLIER ET EMILE LARROCHE 

DEBUTS.

Nous nous sommes rencontrés par Milestone fondé par Philippe, il y a quelques années. Le groupe a périclité, du coup nous nous sommes retrouvés tous les deux à faire de la musique dans la chambre de Philippe… juste pour faire de la musique. Et finalement, après quelques morceaux, nous avons décidé que ça pouvait faire un disque digne de ce nom.

SAINT-MICHEL.

Nous voulions un nom de groupe qui sonnerait français pour des gens étrangers. Vu que nous chantons en anglais, nous aimerions bien jouer au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, et nous avions envie de nous présenter comme français au reste du monde. Et plein d'autres petites raisons : les galettes, l’histoire de Saint Michel et du dragon, la station RER du Quartier Latin, la chanson des Beatles, le mont Saint Michel...

LE TON.

Milestone était plus atmosphérique, plus posé. Nous en avons pris le contre pied en faisant quelque chose de très punchy, plus dansant… Sensible et nostalgique, tout de même! C'est l'alliance des boîtes à rythmes et des guitares aériennes. Nous qualifions nous-mêmes notre musique d’électro-sentimentale. Bref, quelque chose de festif, mais aussi de très pop et de touchant.

VERSAILLES.

Tout le projet se passe à Versailles. Nous l'assumons, mais c’est à double tranchant, les gens nous définissent en parlant de Versailles, en nous traitant d’énième rejeton de la French Touch, que c’est toujours la même chose. Mais nous nous sentons portés par une énergie créatrice. C’est une ville très classique, on peut s’y ennuyer mais il y a aussi des belles choses à faire. Nous vivons dans un décor historique, et notre musique est forcément, elle aussi, sensible au passé.

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Golden Suit-Philippe-Mazzoni

FRED NICOLAUS

POURQUOI LE SOLO? 

En 2010, je suis parti à Berlin avec mon père. C'est là que nous avons appris que mes grands-parents avaient fait partie de la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mon grand-père s'est retrouvé en prison puis enrôlé de force dans l'armée avant de mourir sur le front russe. C'était un homme courageux, au même titre que ma grand-mère, qui a élevé seule mon père dans l'Allemagne de l'après-guerre. J'ai alors réalisé que la peur que j'avais de me lancer en solo - d'affronter les critiques et de jouer sans Department Of Eagles - était idiote en comparaison.

GOLDEN SUITS. 

Le titre vient de la derrière phrase d'une nouvelle de John Cheever, The Country Husband. C'est l'histoire d'un home qui survit à un crash d'avion et retourne chez lui affronter sa crise de la quarantaine. À la fin, il est assis dans son jardin, en banlieue, songeant à sa vie, pendant "an evening when kings in golden suits ride elephants over the mountains." (un soir où les rois en costumes d'or montent les éléphants dans les montagnes.") C'est une image aussi absurde que surréaliste, et elle résume parfaitement cet instant. Depuis que j'ai lu ce texte, j'essaye d'écrire des chansons qui s'en rapprochent du point de vue stylistique.

JOHN CHEEVER.

J'aime les histoires de John Cheever depuis mes 20 ans. Non seulement elles influences mes chansons, mais aussi les décisions importantes que j'ai pris tout au long de ma vie. L'ombre de cet écrivain plane sur ma musique, c'est indéniable - comme dans "Swimming in '99," où je m'inspire directement d'un de ses écrits. 

UNE MUSIQUE THÉRAPEUTIQUE? 

Un peu. Cela fait du bien de chanter à propos des épreuves que l'on vient de traverser. Même si cela ne résoud pas tout, cela aide à remettre les choses en perspective...


Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Yuck-1a

 

MAX BLOOM.

Créer quelque chose de concis, d'efficace, que l'auditeur puisse écouter de la première à la dernière chanson, sans que rien ne lui semble raté.

Ne pas se souvenir des mauvais moments, de départs et des adieux.

Faire la musique qui nous plaît, certes, mais aussi essayer d'agir le plus instinctivement possible, sans se faire dévorer par nos ambitions. 

 

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

Pva-1

 

FRANZ MATTHEWS

PARLEZ-VOUS ANGLAIS? À l'époque cela me faisait simplement marrer qu'un projet s'appelle "Parlez-vous anglais ?", à même se demander si il s'agissait d'un groupe. Et puis je trouvais ça assez original, compréhensible par des non-francophones et ça reflétait le fait que je veuille chanter principalement en anglais, avec une cette pointe de "french touch". Le souci aujourd'hui, c'est que je dois sans cesse le justifier... Et même les instituts de langue se mettent à nous suivre sur Twitter!

GENÈSE. Nous enregistrions l'EP "Sunglasses & Shirts" (2011), le projet commençait à faire parler un peu de lui et un tremplin nous a sélectionné pour jouer au Printemps de Bourges. A l'époque en live, le batteur était un iPad. J'ai donc vite cherché à monter un vrai groupe autour du projet, et c'est là que j'ai rencontré Franz Jules (batterie). Nous avons donc monté le live en trois semaines et sept répétitions. Au final c'était notre premier vrai concert en groupe - et loin d'être le meilleur concert, mais on appelle ça de l'expérience ! Notre ex-guitariste étant parti vivre a Londres, Franz Hamz est arrivé un peu plus tard dans le projet...via une petite annonce après avoir vu pas mal de monde, et ça a collé direct. Il n'y connaissait rien à la musique électronique et a donc été séduit par le projet. De notre côté, nous avons pensé que ce n'était pas plus mal qu'il soit étranger à ce monde et qu'il vienne apporter sa patte soul au groupe qui devait, d'après nous, avoir une vraie dimension live.

PREMIER EP. Nous nous sommes posés aux Studios de la Seine (où Jules travaille) avec des vieux synthés, guitares etc. et nous avons créé, trituré, cherché et façonné une dizaine de titres. Ils ont été composés de manière électronique dans un premier temps, avec des beats et des samples. J'ai travaillé sur les paroles plus tard, de manière plus personnelle. Une fois les demos prêtes, nous avons troqué les productions de fausses batteries avec une vraie session de batterie enregistrée sur magnéto à bandes pour retrouver un son plus live, plus rock et plus orienté 70's afin de coller à notre concept de "groupe de rock qui joue de la musique électronique". Hamz est aussi venu nous prêter main forte en enregistrant des nouvelles prises de guitares et basse, car il joue bien mieux que moi !

POP SONG RÊVÉE. Une machine à café (je pense à notre titre "Sandman's Got a Bad Provider"), une mélodie simple et sophistiquée à la fois, de beaux changement harmoniques dans la structure, un travail particulier sur le son, quelques petits hooks à la guitare ou au synthé, une ligne de basse groovy, et... beaucoup de travail sur les petites finitions qui font qu'on ne s'embête jamais tout au long du morceau.

 

 

 

 Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

 

Piers Faccini 4-1

 

BEETWEEN DOGS & WOLVES.
C’est une collection de chansons crépusculaires, de ces moments tendres, qui glissent entre nos doigts, puis que l’on perd et que l’on recherche.. L'album raconte cette intimité et cette quête, avec la lumière douce et dorée du soleil qui se couche.
Les premiers échos sont positifs, et cela me remplit de joie. Evoquant l'ambiguité de l'amour, le discours de Beetween Dogs & Wolves est celui de quelqu'un qui raconterait une histoire en chuchotant : il y a toujours un risque que l’on ne l’entende pas. Mais ceux qui prêtent l’oreille comprennent…

SOLO / SOLITUDE.
Depuis mon départ de Londres il y a six ans, j’adore travailler tout seul. J’habite avec ma famille dans les Cévennes, dans la campagne… J’ai un petit studio dans la garrigue, où j’écris et j’enregistre. C’est un véritable confort. Et un mode de vie qui ne convient pas à tout le monde – il faut avoir le désir de se retirer de la ville. Moi, cela me va car je suis un solitaire, et après de longues années passées au centre de Londres, j’aime ce grand écart avec les montages des Cévennes.

LA VIE QUOTIDIENNE.
J’adore écrire mes chansons dans un contexte familial. J’entends les histoires de mes deux enfants qui vont à l'école du village, je leur fais à manger - et cela nourrit aussi ma musique! Pour écrire, il ne faut pas trop mettre de conditions en place pour être opérationnel, sinon on trouve toujours des excuses à ne pas travailler, à ne pas saisir l’inspiration. C’est un challenge d’écrire avec de la vie qui bouillonne autour de soi, donc, forcément, un bon exercice.



Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Hypo  EDH-Philippe-Mazzoni


XIN. On séchait sur la pochette. Nous avons demandé à un ami, l’artiste Xavier Gautier, s'il avait quelque chose pour nous. Il nous a proposé ce cliché, pour lequel il s’était maquillé façon transgenre avant d'aller dans un Photomaton du métro avec son chat. Son surnom, c’est Xin. Cela nous est paru assez évident comme titre. De plus, Emmanuelle et moi sommes fans d’Asie. 

MUSIQUE. Nous cultivons un équilibre depuis toujours, même dans nos productions individuelles, entre sautillement, joie, amusement, et mélancolie post gothique. Nous sommes autant influencé par la musique des années 80 (notre âge rôde autour des 40 ans) que par les nineties, tout en étant à l’affût des sons contemporains.

INSTRUMENT UNIQUE. Jadis, j’ai joué de la basse dans des groupes, puis j’ai laissé tomber tout ce qui était analogique assez tôt, pensant que la musique électronique me ferait le mieux avancer. J’ai réalisé que j’avais besoin de remettre mes mains dans le cambouis. Par chance, j’ai un ami, Steven Le Bolloc’h, qui fait du circuit-bending : il détourne des jouets, des consoles et des instruments bon marché qu’il détourne et auquel il rajoute des fonctions. Je lui ai confié une petite guitare en bois pour enfant, un Monotron et un synthé stylophone acheté au Japon. Il m’en a fait un instrument inédit, qui se présente comme une petite guitare mais truffé d’électronique.

LES ANNÉES 80. Elles ne se sont jamais arrêtées pour nous, même si nous en avons fait notre deuil. Nous en nous émancipons - même si le morceau "Hoax", par exemple, est un évident clin d’œil à Cure. J’écoute aussi de l’easy listening, de l’Exotica, Snoop Dog, un peu de rock’n’roll...

EDH + HYPO. Nous nous complétons, tout en étant très indépendants l’un de l’autre. Lorsque l’un de nous est en manque de ressources créatives, nous pouvons nous  mettre des coups de pieds aux fesses. Il y a une alchimie entre nous, des affinités électives. C’est aussi dans nos différences que notre duo fonctionne – Emmanuelle joue sur le premier degré, elle est intrinsèquement new-wave. Pour ma part, je cultive l’ironie.

 

Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Peau-Philippe-Mazzoni 2


L'ENFANCE.

La musique est entrée petit à petit dans ma vie. Je n'ai jamais vraiment "décidé d'en faire". Elle a simplement pris de plus en plus de place au fil du temps. Dans ma famille, on aime chanter. Encore aujourd'hui, dès que l'occasion se présente, quelqu'un sort une guitare et tout le monde chante. Quand j'étais petite j'étais fascinée par ces polyphonies que je trouvais merveilleuses… 

ARCHIPEL.

Avec ce titre, j'ai voulu évoquer l'idée de territoire. Un territoire imaginaire qui serait le mien. Pas en tant que propriétaire mais en tant qu'habitante. J'ai beaucoup marché autour de chez moi pendant la création du disque, en écoutant les titres en cours de création... Ces moments ont été importants. Ils m'ont souvent permis de faire des choix, d'opter pour des directions à prendre.

L'ART ET LA MUSIQUE.

Dans les deux cas, il y a l'envie de faire naître un "objet artistique". La démarche n'est pas très différente. Sonores ou visuels, le rapport que nous avons en tant que spectateur/auditeur avec ces objets est très direct. Nos sens sont instantanément sollicités. En tant que spectatrice, j'aime cette instantanéité. Me laisser saisir par une oeuvre. Quand je cherche à créer de tels objets, il me faut trouver un point de départ suffisamment jubilatoire : un fragment d'idée (un son, une image…) qui déclenche une sorte d'impatience. Ensuite, quand l'objet prend forme, il faut réussir à préserver cet enthousiasme initial. Ce n'est pas toujours simple parce qu'on devient vite exigeant… Je me laisse guider par mes sensations plutôt que par le sens. Mais au final, pour moi, ça a beaucoup de sens de parler aux sens!


Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Braids-Philippe-Mazzoni


RAPHAELLE STANDELL-PRESTON

 
FLOURISH // PERISH. Nous ne voulions pas refaire un Native Speaker. Taylor et moi avons réalisé que ce que nous avions essayé de faire pendant deux ans, c’était de faire sonner nos guitares comme des synthés. Nous avons donc tout simplement décidé de nous concentrer que sur des sons synthétiques... Nous avons aussi enregistré live, pour retrouver ce sentiment d’immédiateté. Tout dans Flourish // Perish est vulnérable, sincère. Rien n’a été travesti, embelli.

LA VIE. Cet album parle clairement de l’ambivalence de la vie. L’épanouissement et le déclin. Quand je pense à la vie, je pense en termes de création et de décadence, de naissance et de mort. Ces deux versants sont deux différentes formes d’existence. On ne peut pas y échapper. On naît dans ce monde, tout comme la mort est inévitable.

Le titre fait aussi allusion aux épreuves que nous avons traversé en tant que groupe, à toutes ces petites morts que l’on subit et que l’on surmonte. We perish to flourish, and we flourish to perish. D’après moi, c’est la plus belle manière d’envisager nos destins.

NIETZSCHE. Je le cite souvent... Par exemple, "la moralité, c'est l'instinct du troupeau dans l'individu." D'une criante véracité.



Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Julia Holter-Philippe-Mazzoni


 Si vous étiez…

… Une ville?
Los Angeles. J'y suis née, et je l'aime pour toute l'inspiration qu'elle m'apporte… L'urbanité me plaît, d'où le titre de mon nouvel album: Loud City Sound. Mais New York, par exemple, est trop violente pour moi. À L.A., on a de la place pour circuler, écrire, respirer. Et le soleil, et la mer, ce qui n'est pas négligeable. 

… Un objet ?
Une chaise? Non, je ne suis pas convaincue… Je dirais plutôt un chandelier. Il éclaire, mais doucement, sans agression, il possède une aura et un cachet unique en son genre.

… Un siècle du passé?
J'ai souvent puisé des références dans le Moyen-Age mais j'aurais détesté vivre à cette période. Loud City Sound s'inspire de ce que l’on appelle la belle époque, du 19eme siècle. Il y avait de la belle littérature, de la belle musique, des beaux salons… Mais, malgré mon attachement à la culture du passé, je pense être une personne d'aujourd'hui.

… Une plante?
Un palmier. Los Angeles oblige!

… Un écrivain?
Colette. Libre, caractérielle, effrontée, avant-gardiste, et immensément talentueuse, tout en gardant son sens de l'humour.

… Une saison ?
L'automne.. Les feuilles qui tombent, la chaleur qui baisse un peu, le romantisme ambiant, et, souvent, mes albums paraissent à cette période.

… Un animal ?
Une baleine. Cet animal fait des bruits que j’adore.



Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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Il y a là quelque chose d'irrémédiable. Malgré ses dates avancées (du 23 au 25 août), Rock en Seine fut pluvieux sur sa dernière journée, un dimanche pré-automnal bousculé par des Major Lazer, System Of A Down et autres Eels. Mais on se souviendra longtemps de la chaleur indie du vendredi (de Tame Impala à Franz Ferdinand) et de l'enthousiaste fraîcheur du samedi (d'Eugene McGuinness à Phoenix). En bref, une rentrée qui annonce un hiver musical assez excitant.

Rock En Seine 2-2

In The Valley Below, joli nom pour un non moins joli duo (sur scène comme à la ville), aux amours folk US.

Rock En Seine 2-1

Peter Hayes des Black Rebel Motorcycle Club, le rock'n'roll dans toute son abrupte splendeur.

Rock En Seine 3-2

Adorables Temples, jeunes British adeptes de peace & love version psychédélique hautement perché.

Rock En Seine 2-3

Avec Jackson & The Computer Band, l'électro française a de beaux jours devant elle.

Rock En Seine 3-1

Chrvrches ou la douche (électro-pop) écossaise... Vivifiant!

Rock En Seine 1-2

L'irremplaçable Nic Offer des Californiens !!! (Chk chk chk, ça marche aussi) prend la pose en photo comme en audio.

Rock En Seine 1b-1

Daughter, douceur électronique made in London.

Rock En Seine 1-3

Stephen Pastel, des ô combien cultes Pastels - nul besoin de les présenter, si?

Rock En Seine 3-3

Poliça va sortir un second album encore plus réussi que le premier. Alerte à l'électro cérébrale.

 

 

 

Texte: Sophie Rosemont Photos: Philippe Mazzoni

... Et un grand merci à l'agence Ephélide.

 

Midnight Juggernauts-Philippe-Mazzoni

 

ANDY SZEKERES

Les dix commandements des Midnight Juggernauts


1. La musique électronique est faite de possibles. 

2. L'image est importante pour nous, elle fait partie de notre son, elle enrichit l'atmosphère.

3. Notre musique, c'est notre vie: acide et douce, sombre et lumineuse, belle et laide.

4. Malgré l'euphorie qui saisit parfois nos titres, la mélancolie reste pregnante chez nous.

5. La musique, c'est une autoroute vers notre inconscient. C'est ce en quoi elle est thérapeutique. Elle ne peut que rendre heureux.

6. Rester solide ensemble, fusionner par moments : le credo du groupe se reflète dans Uncanny Valley.

7. Nous regardons vers le futur -  notre futur en commun.

8. La recherche impossible du plaisir est source d'inspiration.

9. Jouer de la musique, c'est voyager. Mentalement (pour le public et pour nous) et physiquement (pour nous seulement!).

10. Notre musique dans dix ans... une soul futuriste?

 



Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni

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