Dum Dum Girls
DEE DEE.
Si jétais...
Un animal : un chat noir.
Une fleur : une rose.
Un livre : Journal de l'Amour d'Anaïs Nin.
Un disque : Horses de Patti Smith.
Une figure historique : Jeanne d’Arc.
Un personnage politique : Angela Davis.
Un vêtement : ce manteau noir en fourrure que je ne quitte presque jamais.
Un objet : un nuage.
Une couleur : le noir, bien sûr !
Une ville : San Francisco.
Une saison : l’automne.
Un pays : l’Amérique.
Un sentiment : la solitude.
Une invention technique : l’avion.
Une boisson : le whisky.
Une sucrerie : le pain au chocolat.
Une divinité mythologique : Vénus !
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
Damien Jurado
BROTHERS AND SISTERS OF THE ETERNAL SON. Oui, c'est un album religieux. Pour l'aspect spirituel dont j'ai voulu habiller la musique, et pour le rôle qu'il a joué auprès de moi. Ma carrière a eu quelques hauts, mais pas très hauts, et beaucoup de bas... très bas. Des amours, des ruptures, des frustrations de ne pas réussir à me faire reconnaître comme je le souhaitais... Les autres musiciens de Seattle avaient droit à leur petit buzz, mais moi pas. Je ne comprenais pas, et je suis passé par des crises d’adolescence, et l'homme que je suis devenu se trouve dans cet album. Il y a du rock, du folk, personne ne peut trop me classer quelque part, et tant mieux. Cela me convient parfaitement d’être libre. La famille, c’est ce qu’il y a de plus important. Il ne faut pas tout sacrifier à son art. Sans amour, je serais mort. La vie, c’est le paradis sur terre. On rencontre des gens, on les aime. Même si on les perd et qu'on souffre, c’est comparable à nulle autre expérience.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
Jay-Jay Johanson
Je vis dans la banlieue de Stockholm, j’y suis très heureux, c’est formidable d’y créer de l’art, mais c’est terriblement ennuyeux. Dans le reste de l’Europe, les gens se battent, ils s’énervent pour un rien, ils sont de mauvaise foi. Alors qu’en Suède, on est incapable de s’engueuler, on restera très calmes, désespérement polis, on ne se battra pas pour une idée. Pendant la Seconde Guerre, ce n’est pas pour rien si on n’a pas choisi le moindre camp... Moi, j’aimerais que les Suédois exagèrent, qu'ils se situent dans le génial ou le merdique, pas le sympa. Trop médiocre.
J’ai un garçon de 6 ans à la maison qui déteste ma musique. Lui, il aime Daft Punk et Kiss. Je le comprends, j’aurais fait pareil à son âge et j’aurais trouvé ma musique à dormir debout. Et lorsqu’il m’a demandé de remettre plusieurs fois d’affilée la chanson "Dry Bones", je me suis senti le roi du monde!
Pour ma part, mon père avait des disques de negro spiritual et de vieux jazz. Il y avait quelque chose de monotone là-dedans, assez hypnotisant… Cela m’a beaucoup influencé pour Cockroach. J’avais aussi envie de revenir au pouvoir abrupt des rythmiques. C’est avec le titre "Coincidence" et ses percusssions que l’album est né - album, qui contrairement à ce que beaucoup pensent, s’inscrit selon moi dans la lignée de mes précédents travaux. Le style de mes textes, la tonalité de ma voix restent peu ou prou les mêmes depuis que je me suis éloigné de mes expérimentations trip-hop. Je vois Whisky, Tatoo et Poison comme une trilogie puisant dans l’obscurité, puis la seconde trilogie, The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known, Self Portrait et Spellbound. Ais-je commencé une nouvelle trilogie avec Cockroach?
Il y a cependant un changement de taille : pour la première fois en plus de dix ans, je reviens aux synthétiseurs, ce que je m’étais juré de ne jamais faire! Pire encore, j’utilise un didgeridoo. Ce que tout le monde déteste, moi le premier!
Le didgeridoo, c’est un peu comme les cafards, tout le monde le déteste. Ces pauvres insectes, tout le monde veut les écraser. C’est pour cette raison que j’ai choisi d’appeler mon album Cockroach, car j’avais envie de faire quelque chose de positif, de beau autour de ce mot, quelque chose lié à l’amour qu’ils pourraient susciter. Rien n’est impossible, non?
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
Samantha Crain
KID FACE. Mon album s’appelle ainsi car j’ai un visage assez juvénile. Mais n'y voyez pas de gloire à l'enfance ici, je ne pense pas qu’il existe de parfaite - et personne n’en a connu autour de moi, d’ailleurs. Mais j’ai aimé la mienne. Nous étions très libres, nous jouions dans les champs, nous construisions des châteaux. Nous nous blessions, nous rentrions tout sales à la maison... Ce genre d’éducation permet de devenir un adulte indépendant.
Et je viens de l’Oklahoma, où il y a beaucoup de grands espaces. Mes racines se ressentent dans ma musique, particulièrement dans cet album. Car on y retrouve la même sensation d'espace, le même souffle dans mes arrangements…
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
Ambrosia Parsley
WEEPING CHERRY. Le solo, j'y pensais depuis longtemps. Je travaille avec des musiciens que je connais depuis Shivaree. Nous avons fait notre vie, fait des enfants, mais je n'ai jamais arrêté de chanter, de penser à des morceaux. Ils font partie de ma famille, mais tout le monde était d'accord pour dire que le moment de Shivaree était passé. Qu'il fallait passer à autre chose. Evidemment, j'ai eu peur, car je suis timide, mais on m'a poussé à assumer.
Je voulais juste faire quelque chose de beau. Y laisser des morceaux de moi. Avec Benjamin Biolay, nous avons aussitôt noué une relation fraternelle, tout s'est fait dans la douceur et le respect. Nous avons enregistré une chanson sur ceux que j'aime. Notamment mon batteur, George, qui est mort, cela a été terrible quand c'est arrivé. Lorsque j'en parle aujourd'hui, j'ai du mal à ne pas pleurer. Joan & The Police Woman joue aussi sur plusieurs titres. On se connait depuis longtemps. Elle possède une une voix incroyable. C'est une lumineuse. Elle est très forte.
La naissance, la mort, la rédemption... Comme des fleurs roses, c'est triste mais c'est beau. Je vis dans la campagne près de New York et je regarde la nature tous les jours. Je m'assois dans mon patio, avec ma guitare (dont je joue terriblement mal!), et j'observe les jolies choses aux alentours. Une précieuse inspiration.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
The Van Jets
JOHANNES VERSCHAEVE
HALO. Le but de cet album? M'amuser comme un gosse, avec des synthés hyper kitschs et des guitares bizarres. Je voulais qu'il y ait beaucoup de chant, un peu comme dans un gospel. La musique doit être folle, doit donner envie de danser, immédiatement! Papillon (The Subs) nous a produit, Tchad Blake (The Black Keys, Elvis Costello) s'est chargé du mixage et Philippe Zdar nous a accueilli pour l'enregistrement. L'esprit de Montmartre s'est infiltré dans notre son, avec son côté baroque et lumineux... Sans perdre l'aspect ludique, primordial à nos yeux.
LE MEILLEUR. Un soir, lorsque nous étions en studio à Paris, nous avons terminé assez tard une chanson, "If I was your man". Juste après, Papillon est parti faire le DJ au Social Club, et, pour la tester, l'a passé au public. Nous l'avions suivi. Du coup, j'ai sauté par dessus la console du DJ et je l'ai chanté à la foule, ambiance soundsystem. Je pense qu'une chanson n'a jamais été testée aussi rapidement sur le public... Dingue!
LE PIRE. Ce concert en Hollande, l'année dernière. Quelque chose s'est passé devant le club, à l'extérieur, et tout le monde s'est barré. Nous, nous devions continuer à jouer. Absurde : pas de public, pas de plaisir.
THE VAN JETS. Le groupe, c'est une brochette de potes qui ne savaient pas vraiment jouer mais qui ont appris sur le tas, ensemble. Mon frère est à la batterie, Fed est un ami du lycée, j'ai rencontré Wold dans un club où il jouait avec son propre groupe, Waldorf. J'ai tout de suite flashé sur son jeu de guitare et son charisme.
INFLUENCES. Je ne les absorbe jamais telles qu'elles sont vraiment. Je les prends et les réinvente à ma sauce. L'atmosphère compte beaucoup pour moi : je pense à mes héros comme Bowie ou Grace Jones, dont je ne pourrais jamais copier la moindre mélodie, mais dont j'adore l'atttitude. Il y a Iggy Pop, aussi, son côté enfant sauvage, la manière dont il chope le micro.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
John & The Volta
JONATHAN DUCASSE
Premier coup de foudre musical?
Je me souviens d'un de mes premiers jours de collège, lors d'un trajet en bus. Un ado a passé au chauffeur la cassette de Smash - The Offspring. J'ai eu l'impression que le son me happait entièrement. C'était dingue. Jusque là, je n'avais entendu que la variété française écoutée par ma mère.
Première chanson jamais écrite?
Au collège également. Je devais avoir ma guitare depuis quelques jours.. Un ami avait écrit des paroles et je me chargeais de la musique. Je ne savais absolument pas ce que je faisais. Je l'avais enregistré en bidouillant sur je ne sais plus quel vieux poste de mon père.
Première rencontre avec les autres membres du groupe?
Laurent et moi nous connaissons depuis toujours, nous étions dans deux écoles primaires, simplement séparés par un grillage. C'était un peu la guerre des deux clans à la récré. J'ai rencontré Robin à un concert, nous jouions tous les deux ce soir-là. J'étais tout seul avec "Volta" et lui dans un autre groupe. Alban est le dernier arrivé, il jouait déjà avec Robin, qui pensait que le courant passerait bien et il avait raison. C'est lui qu il l'a contacté quand nous avons eu besoin d'un batteur....
Premier concert ?
Dans une cave de Bordeaux, nous avons invité tous les gens que nous connaissions. C'était plein et limite dangereux!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Dissonant Nation
LUCAS.
CHANTER EN FRANÇAIS. Le français est venu grâce à la musique électronique. "Barbie et Ken sous ecstasy," je l'avais calé sur un beat électronique… Nous l'avons testé sur scène, et ça a fonctionné. Nous arrivons à le faire sonner à l'anglaise tout en chantant dans notre langue. C'est pour cela que nous avons enregistré à Londres, avec Richard Woodcraft.
DISSONANT NATION. Notre nom fait référence à l'album de Sonic Youth, Daydream Nation, l'un des meilleurs albums du rock alternatif. Le côté dissonant, pour notre volonté d'être borderline. Dès le premier concert, dans la cour du lycée, en 2008, nous n'étions pas accordés, ni assortis, mais une énergie nous rassemblait.Si nous avons choisi ce nom, c'est parce que nous savons que nous ne plairons pas à tout le monde, car c'est du rock alternatif, avec pas mal de titres chantés en français.
PREMIER ALBUM. Richard travaillant debout, tout est allé très vite. Nous avons enregistré 14 titres en deux semaines! Nous maîtrisons les rouages techniques du studio. J'ai la chance d'avoir grandi dans une famille de musiciens, j'ai toujours connu les loges, les régies... Le reste du groupe aussi y est familier. Nous venons du sud, d'Aubagne, qui est la ville de Marcel Pagnol. Rock'n'roll non?
PLEINS D'AVENIR. Tout est passé à une vitesse inouïe, on a réussi à enregistrer un premier album avec une maison de disques parisienne. C'est une première étape passée, mais on ne peut pas se reposer sur nos lauriers. Notre désir, c'est de laisser une trace, qui peut perdurer malgré les années, de tous les concerts donnés jusqu'à présent. Nous faisons appel à nos influences rock sixties, glam, punk et le grunge… Nous essayons de se frotter à tous ces styles et d'en créer notre propre melting-pot. Il faut venir nous découvrir sur scène!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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De La Jolie Musique
ERWANN CORRÉ
DE LA JOLIE MUSIQUE. C'est vrai, c'est un nom qui sent le Arnaud Desplechin à plein nez. Mais il est à prendre sous toutes ses formes: poétiques, moqueuses, grandiloquentes... C'est aussi la musique pour la musique. La ramener à sa forme initiale, l'idée que l'on s'en fait - belle et jolie. Sébastien Tellier annonçait souvent sur scène qu'il allait jouer "de la belle musique" avec un air moqueur pour prévenir son audience que le morceau qui suivrait ne les choquerait pas. Pour ma part, je joue sur l'idée que la musique doit être systématiquement jolie et facile à écouter. Ce qui n'est évidemment pas vrai, la musique peut être une expérience difficile et heureusement!
DU PERSONNEL AU COLLECTIF. J'ai toujours eu ce rêve de faire de la pop en français, de qualité, c'est un projet qui date, il a sûrement toujours été la... C'est une vie. La base était de trouver un style, un principe de composition qui fonctionne, pouvoir faire les morceaux que je n'entendais pas ou plus. Prendre le temps de mélanger toutes mes influences, Ennio Morricone, Brian Eno, Robert Wyatt, de les digérer et de trouver une manière de les faire vivre à l'intérieur d'un format chanson. Il y avait aussi l'envie d'un projet participatif sans logique de structure, sans que les choses soient figées: le nombre de musiciens, les vidéastes, les graphistes, bref, chaque personne ayant produit quelque chose au sein du groupe est un membre de De La Jolie Musique. Je ne suis pas extérieur à l'animal, mais ce n'est pas non plus "Erwann Corré présente."
MÉMOIRE TROPICALE. La construction d'un univers demande de l'exigence, que ce soit en cinéma, en dessin ou sous n'importe quelle forme, elle apporte de la cohérence, de la fluidité... Mais Mémoire Tropicale est d'une simplicité absolue.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Chassol
CHRISTOPHE-THOMAS CHASSOL
DE LA FORMULE (Des haïkus?)
Dédramatiser la musique classique, que l'harmonie plaise.
Je m’habitue à mes erreurs, cela permet de ne pas me tromper.
Parvenir à sentir le bonheur, enfant, les samedis après-midi.
Etre moins radical en terme de musique, s'ouvrir à la pop, cultiver des valeurs de tolérance.
Il faut apprendre des choses par coeur.
Plutôt que de voir plusieurs films, n'en visionner qu'un, 400 fois.
Ces mecs de l’art contemporain qui parlent de John Cage mais qui ne l’écoutent pas vraiment.
Tout peut être beau, mais pas de façon naïve.
J’aime donner des clés aux gens, qu’ils sachent ce qui se passe à l’intérieur de la musique.
Les dissonances, ce sont mes madeleines à moi.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Toybloid
Madeleine, 25 ans : Toybloid, c'est du gros son qui prend soin des mélodies... Et sur scène, on aime sonner comme si nous étions le double de ce que nous sommes! A titre personnel, je ne suis pas passée par d’autres étapes que le rock, je me suis mise à la guitare pour imiter mon grand frère, avant de passer à la basse pour les besoins du groupe. Notre premier concert, c'était une semaine avant le bac français. Notre nom, c'est une dérive de tabloïd, nous l'avons gardé même s'il sort de nulle part, et quand on le tape sur Google, c'est forcément nous!
Pierre, 35 ans : Musicalement, devenir un trio cela change tout car il a fallu repenser notre son en fonction d’une seule guitare: plus brut, moins pop. Etant plus âgé que les filles, j’ai commencé à écouter de la massique dans les années 90, j’ai grandi avec le métal que beaucoup de gens écoutaient à l’époque. J’ai eu des nombreux groupes avant, je chantais, je jouais de la guitare, des claviers… Puis j’ai tout lâché à 26 ans pour ne me consacrer qu’à la batterie. D’habitude, ce rôle est un peu oublié dans les processus des chansons d’un groupe, mais ce n’est pas le cas ici.
Lou, 23 ans : Madeleine et notre ancienne guitariste avaient envie de monter un groupe de rock, je les ai rejoins, puis nous avons sympathisé avec Pierre en studio... Cette formation a duré de 2006 à 2011. Depuis deux ans, nous sommes tous les trois et c’est un revival de groupe! Mon père était guitariste dans Indochine. Il possédait une discographie incroyable. À 10 ans, j’adorais aussi bien les L7 que Marilyn Manson.
Notre EP a été produit par Liam Watson, avec qui tout est allé droit au but, tout de suite. Que des vieux amplis que tu n’as jamais vu de ta vie. Il a fait un vrai boulot de réalisateur, nous a aider à prendre des directions et nous nous sommes laissés guider avec plaisir. Et nous avons bu beaucoup de thé!
En concert au festival Chorus des Hauts de Seine le 29 mars
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Tigran
SHADOW THEATER. C'est une invitation à s'imaginer son propre univers. Derrière les ombres qui nous entourent se cachent beaucoup d'autres mondes encore inconnus.
Etre Arménien et jouer des mélodies empruntées au patrimoine musical de mon pays me semble naturel, évident. Hormis quelques morceaux de folk arméniens, j'ai écrit et arrangé toutes mes chansons, en sachant qu'elle serait joué par les musiciens que j'avais choisi pour être auprès de moi. Ils ont apporté leur son incroyable, le son qu'il fallait pour faire de ma musique ce qu'elle est devenue. Nous avons travaillé six mois sur les chansons, puis nous avons répété une semaine avant l'enregistrement de l'album... Ce qui est, j'en suis conscient, beaucoup pour un disque estampillé jazz. Mais l'important, c'est savoir ce que c'est la mélodie et jouer ce que l'on aime.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Pitchfork Festival 2013
Jehnny Beth et ses drôles de dames, bêtes de scène, ont animé Savages. L'humble talent de Junip a charmé la Villette entière. Le psyché est vraiment barré chez Connan Mockasin. Après avoir vu les filles de Warpaint, on attend avec impatience leur nouvel album. Que vive le sens de la fête de Disclosure. Yo La Tengo est l'un des meilleurs groupes new-yorkais au monde - on le savait depuis longtemps, mais une nouvelle confirmation a été donnée. Jagwar Ma, la re découverte à chaque fois. En live comme en studio, Nicolas Jaar et Dave Harrington assurent: Dark Side n'a que des bon côtés. Comme à son habitude, Hot Chip est immanquable. Si la Grande Halle de la Villette a toujours du mal à nous convaincre, Pitchfork valait bien un petit détour par la Porte de Pantin...
SAVAGES
Chvrches
LAUREN MAYBERRRY, IAIN COOK et MARTIN DOHERTY
IAIN: Chvrches, c’est un travail à trois où chacun apporte ses compétences. Dans notre studio en Ecosse, au sous-sol, nous sommes divinement bien entourés de synthétiseurs et de machines. Il suffit d’un beat, un son, et c'est comme une boule de neige, la mélodie prend forme elle aussi.
LAUREN: La mélancolie prend de la place dans nos morceaux, mais, même si certains peuvent être introspectifs, nous ne voulons surtout pas être trop mielleux. Notre but: rechercher la mélodie tout en veillant à préserver une production agressive. De nos jours, il y a trop de musique bête et joyeuse, et nous, nous ne sommes ni happy face ni dévastés en permanence. La vie est plus nuancée, n'est-ce pas ?
MARTIN: Il y a plus d’intérêt et de profondeur dans les nuances. Notre musique se veut ambitieuse, confiante, et, peut-être, un peu rude sans en avoir l'air.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Geyster
GAËL BENYAMIN
GEYSTER. J'ai trouvé le nom "Geyster" grâce à mon ex suédoise. Un mot qui signifie, en gros, "grand-père", et, en le voyant brodé sur une serviette de la salle de bains de la maison où nous vivions, j'ai trouvé que cela sonnait bien. En rentrant à Paris au début des années 2000, alors que je trainais sur un forum de musique, il a fallu me présenter. C'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit.
LE PASSÉ. À l'origine, je faisais de la pop électronique, car je ne trouvais pas de musiciens avec qui ça collait vraiment. Accompagné de mon ordinateur, j'ai pris une direction plutôt French Touch, tout en gardant ce format pop qui m'a toujours été cher. Avec Pernilla, à l'époque chanteuse de Geyster, nous avons fait quelques maquettes. Je les ai envoyées à plein de monde - dont Joachim Garraud. Il m'a proposé une co-production. N'ayant pas de structure à l'époque, j'ai monté Somekind Records. Le premier album est sorti chez Virgin, avec un mini tube nommé "Bye Bye Superman." Malgré les 35000 singles vendus, la maison de disques n'a pas suivi, j'ai eu des soucis pour récupérer ma part de production... Bref, je suis reparti de zéro, et ce n'est pas plus mal puisque je me suis concentré sur ce que j'aimais le plus composer.
AUJOURD'HUI. Me voici en solo. J'ai composé Down On Broadway dans mon salon... qui est aussi mon studio! Jusqu'au mastering, tout s'y est fait. Même les pochettes, j'ai toujours voulu m'en occuper. Concernant les paroles, je suis parti quelques jours en Normandie. Je n'envisage pas de faire des albums autrement. Pour être efficace, j'ai besoin d'être seul, de faire tout moi-même. Et c'est comme cela que j'ose plus.
DOWN ON BROADWAY. Pendant la création de Down On Broadway, je vivais une relation passionnelle et conflictuelle avec ma compagne d'alors. "I Can't Get Through The Night" a été écrite durant une nuit où, enfermé chez moi par mon amie, je me suis échappé pour aller dormir à l'hôtel situé à seulement quelques centaines de mètres…!
L'AVENIR. En terme de musique, je suis incapable de me projeter. Je peux changer d'avis d'une seconde à l'autre. J'aimerais tourner beaucoup plus, avoir de plus en plus de reconnaissance. Car si je vis de la musique, je ne vis pas de ma musique...
LA CALIFORNIE. Sans savoir trop pourquoi, je suis très influencé par l'esprit West Coast. Les avenues larges, le soleil, le paysage ouvert - qu'il soit urbain ou désertique. J'ai vécu à Los Angeles pendant deux ans, sous prétexte d'étudier en école de musique et, en réalité, pour rester plus que trois mois grâce à un visa d'étudiant. La lumière de L.A. me fascine, et sa sombre personnalité me plaît davantage que la sympathique légèreté de San Francisco. En revanche, je déteste tout ce qu'elle a engendré de sirupeux, limité variété. Le son West Coast que j'aime doit rester rock : Steely Dan ou Crosby, Stills & Nash…
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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