The Irrepressibles
JAMIE McDERMOTT
Pourquoi avoir appelé ce nouvel album Nude ?
Nude parle d'honnêteté. En tant qu'artiste gay, il est important pour moi de montrer ma vie et mes émotions telles qu'elles sont. Nude est une représentation artistique de la nudité qui évoque la beauté des formes, de la nature, la vulnérabilité et la sexualité. La pochette de l'album met en scène deux hommes en pleine lutte, en plein tourment, bataillant avec leur propre discours, leur désir sexuel... tout en étant amoureux.
Dans Nude, il y avait donc surtout le désir de dire la vérité. Il me semble nécessaire d'avoir quelque chose à dire en pop music. Quand on vous donne la parole, il est important de signifier le changement.
Comment écrivez-vous vos chansons?
J'écris instinctivement, sans me censurer. Je m'assois et j'enregistre tout ce qui me vient à l'esprit - paroles, musique et chant. J'écoute ensuite ce que ça donne et je le chante aux musiciens afin qu'ils puissent les jouer. Parfois, je les retranscris. J'essaye de créer un univers sonore qui puisse accueillir les paroles d'une chanson, qui soit un endroit où le rêve, la mémoire et l'espoir existent.
Comment gérer, seul, un orchestre de dix musiciens?
Cela peut être assez difficile. On a affaire à tant de personnalités différentes, tant de gens à satisfaire, tant de préoccupations et d'inquiétudes dans une industrie qui a si peu d'argent à dépenser pour les nouveaux artistes qui défient les normes. C'est difficile de gérer cela au quotidien... Mais je suis chanceux d'être entouré de gens qui croient en mon message, ma musique et ma passion.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Bhi Bhiman
Premier concert?
Dans les caves et les garages de personnes que je connaissais plus ou moins, voire pas du tout. C'était avec mon premier groupe, Hippie Grenade.
Première chanson?
Pas facile à dire, car je travaille toujours sur plusieurs idées en même temps... "Equal in My Tea" et "White Man's Burden Blues" sont sans doute les deux premières chansons que j'ai écrit, et je les aime toujours autant.
Premier amour musical?
Quand j'étais ado, j'aimais des groupes de hard rock comme AC/DC, Soundgarden, et Led Zeppelin. Il y a même eu un moment où je voulais à tout prix un tatouage Zoso... Que je suis ravi de n'avoir finalement jamais fait!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Griefjoy
GUILLAUME FERRAN.
EX-QUADRICOLOR. Depuis 2008, tout est venu très vite, un peu trop peut-être. Nous avions perdu le goût et le plaisir de jouer ensemble, on voulait le retrouver, et le début de l'année 2012 a été un moment charnière.
NOUVEAU NOM. C'était avant tout un changement de projet, le nom est venu après cette nouvelle direction prise. Nous avons d'abord travaillé la musique. En la décortiquant, nous avons réalisé que ce qui nous inspirait, c'était l'émotion triste - sans être cucul! Rejoindre deux émotions: tristesse et joie, cela résume l'émotion que nous voulons faire passer. La bi-émotion!
PREMIER ALBUM. Fini depuis avril dernier, avant notre rencontre avec Arista! Il fallait apprenne à se connaître avec le label, c'était important. Nous sommes du genre tatillons... Nous prenons le temps de faire un maxi avant afin de faire goûter notre univers.
CINÉMA. Un film a été assez déterminant dans la volonté de changer, c'est Les Evadés. Il y a cette scène déterminante où le vieux Brooks se suicide après avoir passé toute sa vie en prison, "Brooks was here". Nous tenons beaucoup à cette thématique de laisser un trace de son passage avant de partir. Elle revient beaucoup dans nos textes écrits par Sylvain Autran.
GRIEFJOY. Nous travaillons avec un collectif, le Garage, avec qui nous construisons petit à petit notre univers. Notre musique est cinématographique, d'où une réelle volonté d'avoir des vidéos très fortes du point de vue visuel. Nous penchons vers le témoignage sociétal: après la fête entre bourgeois de notre premier single, notre prochain clip montrera des jeunes issus de quartiers "sensibles." Avec les clips, il s'agit d'élargir la palette, de donner une dimension à nos morceaux que l'on n'aurait pas forcément soupçonnée. Sublimer le réel, ce qui n'est pas forcément beau à l'origine.
Griefjoy en trois mots : piano (mon instrument de prédilection), plaisir (que nous avons retrouvé ces derniers mois) et live (nous avons hâte de remonter sur scène et de faire quelque chose d'assez fou!)
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Darkstar
JAMES YOUNG.
Quels ont été les débuts de Darkstar?
Au début, Darkstar existait simplement pour travailler des beats de MC's, lorsque nous étions à l'université, à Harlsden. Une fois nos études terminées, nous nous sommes installés dans l'est de Londres et avons sorti quelques morceaux sur notre propre label, 2010 records. Au début, nous ne comptions pas faire écouter notre musique à d'autres personnes que nos proches... Avec Warp, nos ambitions ont radicalement changé! Aujourd'hui, News from Nowhere, notre premier album, est dans les bacs. Il doit absolument fonctionner, afin que nous puissions encore connaître ce plaisir intense d'enregistrer en studio...
Pourquoi vous appeler Darkstar?
Nous avons choisi ce nom sur un coup de tête, il vient du sample d'un ancien morceau sur lequel j'avais travaillé et qui s'appelait 'Buy This Shit'. Nous avons complètement bloqué dessus!
Un souvenir particulier de l'enregistrement de l'album?
Oui, grâce au fait d'avoir travailler avec Richard Formby. Quand nous avons bouclé le dernier titre que nous devions boucler, "North View-Bed Music", nous n'avons pas échangé un mot: nous savions tous que l'album était terminé - et que le pub nous attendait au coin de la rue!
Un voeu pour 2013?
Profiter de la vie, et regarder notre disque mener son petit bonhomme de chemin.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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PVT
RICHARD PIKE.
HOMOSAPIEN. Humain, trop humain? Oui, c'est absolument ça. Sans tomber entièrement dans la philosophie nietzchénne.
L'enregistrement de cet album a été génial. Sans doute été le meilleur moment de ces dix dernières années... Nous l’avons fait à Sydney, notre base natale. Les chansons sonnent exactement comme nous le voulions: différemment. Nous ne voulions pas aller là ou les gens nous attendaient, nous nous sommes mis à nu. Un peu comme des lutteurs à l'époque gréco-romaine!
La musique vocale, c'est ce que nous écoutons. On ne peut pas être un fan de Nick Cave, de David Byrne ou de Bob Dylan sans s’essayer à l’écriture! Notre musique à nous se veut profonde, nous soignons tout particulièrement les paroles et, je l'avoue, c'est dur, très dur, d'y travailler. Mais c'est d’autant plus excitant...
La musique, c'est un phénomène étrange qui peut apparaitre n’importe où, en ville ou dans les champs. Mais la prochaine fois, nous allons tenter d'aller dans la campagne pour l'enregistrement. Question de changer... de disque!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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The Amplifetes
TOMMY SPAANHDEN
Notre son? Rock et dance-floor, pop et psychédélique, triste et enjoué, actuel mais intemporel, hivernal et ensoleillé.
Nos concerts? Sauvages mais pas trop, réfléchis mais hédonistes, un peu punk sur les bords et toujours électros.
Notre pays? La Suède, on l'adore et on ne la quitte pas. Nous nous partageons entre la ville et la campagne, nous avons enregistré notre album en pleine forêt et nos racines sont très importantes pour nous...
Nos ambitions? Etre accessibles avant même d'être populaires, mais ne pas prendre les gens pour des ignares, leur offrir une musique pleine, complète.
Notre amitié? D'une solidité à toute épreuve. Comme notre carrière, si tout se passe comme prévu!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Granville
MÉLISSA & SOFIAN.
Si Granville était...
Un animal?
Un chat angora. Il fait tout le temps froid, son pelage nos protegerait. Libre, un peu paresseux: ça nous ressemble!
Une couleur?
Rouge, comme la robe de notre chanson, le vin, la rose, le coucher de soleil.
Un pays?
La France. Nous restons là!
Une fleur?
Une pensée... C'est à double sens...
Un fruit?
Un kaki. C'est très doux, original, c'est ce que nous avons envie d'être.
Une odeur?
Celle de la mer, de la plage, celle qu'on sent quand on s'approche de la mer. L'air iodé pour se sentir être. L'odeur du café, car nous aimons écouter de la musique et écrire des chansons en buvant du café, pour le plaisir...
Un personnage de film?
Bill Murray dans La Vie Aquatique.
Un personnage de dessin animé?
Princesse Mononoké ou la Mamie du Château Ambulant - elle est si mignonne, elle vit plein d'aventures...
Une saison?
Le printemps, à cheval entre hiver et été.
Un arbre?
Un baobab, qui vit très vieux et très grand. Afin que notre groupe soit présent le plus longtemps possible!
Un oiseau?
Pas une mouette, c'est trop agaçant! Un pigeon voyageur pour voir le monde... et exporter notre musique un peu partout.
Un roman?
L'Ecume des Jours de Boris Vian, pour la naïveté, le suréalisme, ses sujets lourds traités avec légèreté, le fait que ce livre soit complètement décomplexé.
Une figure historique?
Serge Gainsbourg, car il fait partie notre histoire. Il a forgé notre culture musicale francophone et francophile.
Un objet?
Une platine vinyle: c'est vivant, ça change tout le temps...
Un ressenti?
La sincérité. C'est ce que nous cherchons dans tout ce que nous faisons, chez les gens que nous rencontrons. C'est le pilier de vos vies et de Granville.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Local Natives
TAYLOR RICE & KELCEY AYER.
HUMMINGBIRD. Nous n'avions rien écrit avant l’été 2011. Il faut dire que notre tournée avait vraiment duré longtemps... Nous nous sommes isolés à Summer Lake, dans l'Oregon, en dehors de Los Angeles. Pour les enregistrements, nous sommes allés à Montréal et à Brooklyn. Nous devions nous éloigner de la Californie, notre zone de confort, dirons-nous!
Le titre vient de l’une des chansons de l’album. Elle est très symbolique, personnelle aussi. Mais elle matérialise aussi l’ensemble de l’album: à la fois fragile et rempli d’émotions très fortes, celles des dernières années passées tous ensemble.
LA CALIFORNIE. Justement, parlons-en. Hors de question d'en bouger... Nous aimons trop le soleil. Nous vivons tous les uns à côté des autres, vers Silver Lake. En tournée, nous avons vu des villes superbes, mais rien ne nous a donné envie de déménager pour autant. OK, Berlin, c'est super, mais le froid dure... trop longtemps.
Là où nous vivons, c'est une communauté d’artistes très solidaires les uns des autres. Musiciens, peintres, photographes... Nous nous influençons les uns les autres, c'est un apport précieux.
AMITIÉ. Nous deux, nous nous sommes connus vers 12 ans, et quelques années plus tard nous avons rencontré les autres mecs. Le fait d'être un groupe, avec des obligations comme rouler pendant trois heures tous entassés dans une voiture pour faire un concert dans un bar pourri a clairement soudé notre amitié. Ca passe ou ça casse, ce genre d'expérience!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Indians
SOREN JUUL
Si tu étais un animal?
Un loup!
Une plante?
Une algue. En bon Norvégien, je suis un gars de la mer... J’aime plonger...
Une saison ?
L’hiver, mais pas dans sa phase sombre. Comme aujourd’hui par exemple, lorsqu'il est froid et ensoleillé.
Un livre ?
Je préfère les magazines, pour leurs images et leur décontraction.
Un film ?
Un film d’amour des années 70, avec un sens de l’histoire que l'on a perdu depuis. Et puis j’aime être amoureux...
Un autre artiste ?
Jack White. Rien à voir avec ce que je fais, mais c'est un grand faiseur de sons devant l'Eternel. Pour ma génération, il est très important.
Une ville?
New York, j’en suis dingue... Dans mon album, le titre "Somewhere Else" parle de ma passion pour cette ville, que je connais que depuis quelques mois.
Une couleur ?
Un bleu très, très foncé.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Wave Machines
TIM BRUZON
POLLEN.
Ce titre sonnait bien, vu que nous donnions à la fois naissance, du point de vue artistique, à un nouvel album et, du point de vue personnel, à trois enfants!
RÉCEPTION(S).
Que les gens aiment ce nouveau disque, voilà notre souhait. Qu'ils apprennent à l'aimer au fil du temps ou que ce soit un coup de foudre, le principal est qu'ils lui donnent une chance de grandir à travers eux. Rien de pire que l'indifférence: je préfère qu'on critique méchamment l'album plutôt qu'on l'ignore.
INFLUENCES.
Quand j'avais douze ans, je n'écoutais que du rock: AC/DC, les Doors, Led Zeppelin, bref, de la musique qui me faisait jouer au guitar hero. Ce n'est que plus tard que j'ai plongé dans l'électronique d'Autechre, Aphex Twin ou Boards of Canada. Aujourd'hui, quand j'écris des morceaux, je n'écoute surtout pas la radio ou d'autres groupes... C'est l'une des choses les plus réjouissantes lorsqu'on termine un album: pouvoir enfin se détendre le cerveau avec la musique des autres!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Manila Kiddo
ANGELO FOLEY
DÉBUTS (PROMETTEURS).
J'ai commencé la musique à 5 ans, je faisais de la guitare classique. À l'adolescence, j'en ai eu marre. J'écoutais Nirvana et Metallica, je me suis mis à l'électrique. J'ai commencé à jouer en groupe: rock, pop, electro puis jazz à fond. Lassé par l'intellectualisation de la musique à l'école de jazz, je me suis barré pour composer mes propres sons. Ces différentes écoles (classique, jazz, rock) m'ont offert de solides bases de composition. Après, j'ai fait une fac "Matériaux sonores et enregistrement musical" pour acquérir le côté technique du son.
Comme je n'ai jamais fini aucune de mes études, je suis parti, encore une fois pour faire moi-même mon expérience. Et, à force de bricoler, je me suis formé pour être capable de tout produire chez moi.
LE STUDIO.
Aujourd'hui, je bosse confortablement depuis mon studio ou celui de Green United Music - le label pour qui je travaille. Ce qui me plaît dans la réalisation et la production, c'est le côté "labo". Le bricolage, la liberté, même si il existe aussi la pression du résultat. J'adore me sentir chez moi, en famille. Le studio, c'est comme un cocon effervescent.
LA SCÈNE.
Le live, c'est la fosse aux lions, un gros challenge à chaque concert. Je me sens nu. Je ferme souvent les yeux en espérant qu'on ne me voit pas! Heureusement je joue avec mes meilleurs amis et ma chérie, donc la famille est là pour rassurer. C'est pour cela que d'être leader du groupe Shuunt est un exploit pour moi...
MANILA KIDDO.
La scène en groupe ça me plaît, je crois que je préfèrerais même être sideman qu'au milieu et devant. C'est pour cela que pour mon projet solo Manila Kiddo (l'enfant de Manille), il n'y pas de scène de prévue. C'est un labo qui me permet de me lâcher sans concession. Musicalement, j'essais de faire honneur à toutes mes influences pour créer ma propre identité. Je me cherche et me chercherai toujours, je pense... C'est un peu essayer de répondre à : "Qui suis-je ?" Il n'y a pas de réponse, si ce n'est le présent. Le groove reste un de mes critères pour composer. Que ce soit au final pop, electro, rock, il faut que ça groove.
LA PRODUCTION.
Quand je suis producteur, c'est pareil. Je ne choisis que des artistes qui me donnent envie de bouger mes fesses. L'émotion, c'est le principal. En ce moment, je groove pas mal avec Marvin Jouno - la relève de la pop française, Bois Noirs - la hot wave moderne, Zuzoom, le hip-hop hippie. Il y a aussi BaÏ-Kal, du rock à la fois dark et lumineux, et Long Courrier, une tropical pop hybride que j'affectionne. Tous les groupes avec qui je travaille sont des paris que je prends, parce que je crois en leur projet. Je pensais être leader mais la place de bras droit me plaît de plus en plus...
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Concrete Knives
CONCRETE KNIVES.
MORGANE: Ce nom nous va bien, je crois. Il brouille les pistes car un groupe de métal pourrait très bien s'appeler ainsi...
NICOLAS: On aimait le mot Concrete, on aimait le mot Knives... C'est aussi bête que ça!
CAEN.
NICOLAS : Avec le Nordik Impakt, il existe une vraie culture de musique électronique. Mais depuis la création du Cargo, le rock a pu d'autant plus se rendre visible... A Caen, il y a beaucoup de groupes, on se connaît tous, mais peut-on parler de scène? Pas sûr, car même si on s'entend très bien,, il n'y a pas un grand rapport entre les groupes - contrairement à Reims où tout le monde joue avec tout le monde, se produit, etc.
Caen, on ne veut pas en partir, on y travaille si bien! Le cadre de vie est agréable, nous sommes à dix minutes les uns des autres... Depuis environs cinq ans, de plus en plus de villes de province émergent du point de vue musical. On n'a pas besoin de monter sur Paris pour exister! En Angleterre, par exemple, il n'y a pas que Londres, il y aussi Manchester, Bristol ou Brighton.
DAN LEVY.
NICOLAS: L'idée de départ était de co-réaliser le disque avec lui. Cette expérience a commencé lors d'un enregistrement pour le fun chez lui, dans son superbe home studio... Nous avons débattu autour des textures sonores. Mais je ne voulais pas que notre musique perde de son côté direct, brut. Alors que Dan, lui, est un passionné, il aime la production, les arrangements... Notre travail a donc été complémentaire. Quand il a du partir en tournée avec The Do, il m'avait déjà beaucoup apporté.
MORGANE: Cet échange a été hyper généreux. Nous avons tous beaucoup appris de l'exigence de Dan.
BE YOUR OWN KING.
NICOLAS: Car il ne faut pas se trahir soi-même. Il faut rester curieux, malgré l'environnement. Les groupes arrivés au début des années 2000 ont pu profiter d'un contexte où on pouvait encore signer des contrats de trois ou quatre albums. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Parmi les groupes d'aujourd'hui qui tirent leur épingle du jeu, qui relèvent des challenges et suivent leur desiratas artistiques, il y a Battles. Et nous, je l'espère!
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Aline
Pouvez-vous nous raconter votre rencontre, la genèse d'Aline?
ROMAIN: Aline est à la base un projet solo, un side project d'un autre projet, Dondolo. Il s'est construit par dépit, au fond d'une ancienne salle de cinéma d'art et d'essai abandonnée. Comme souvent lorsqu'on fait des choses sans ambition particulière, sans pression, les choses coulent d'elles même. Aline (Young Michelin à l'époque) a commencé à intéresser, interpeller pas mal de monde et on a commencé à me proposer des concerts. J'ai donc rappelé les copains qui jouaient avec moi dans Dondolo pour former le groupe. Ils ont accepté et vogue la galère !
Et d'ailleurs, pourquoi s'appeler Aline? (un rapport avec Christophe..?!)
ROMAIN: Au départ on s'appelait Young Michelin, et puis le fabriquant de pneumatique s'est mis à nous chercher des noises... Alors il a fallu changer. On a choisi Aline car c'était la ville d’où étaient censés être originaires les membres de Young Michelin... C’est doux et un peu suranné comme prénom, pas très à la mode. Et puis quatre garçons qui s'appelle Aline, c'est assez singulier.
Regarde le ciel, palme du plus beau nom d'album de 2013. "Obscène", "Maudit garçon"... Les titres sont d'une efficacité redoutable chez vous, on sent un vrai rapport au mot...
ROMAIN: J'ai une vague idée du thème que je vais aborder dans mes chansons et souvent les choses se décoincent quand je trouve le titre. Ça dégage l’horizon. Souvent le titre conditionne le thème et les paroles, et il m'arrive fréquemment de trouver le titre en premier. Sur l'album ils sont du genre frontal, assez simples, relativement percutants et, mis bout à bout, ils racontent une histoire. Au départ je voulais que chaque titre soit en un seul mot, "Les copains", "Obscène"... Car ça laisse beaucoup de place à interprétation, un mot ça ne donne pas beaucoup d'information et c'est en même temps ultra précis. Je n'ai pas tenu jusqu'au bout !
Pour vous, quelles sont les qualités que doit absolument posséder une parfaite pop song?
ROMAIN: Une bonne pop song doit être relativement courte et engendrer la frustration. Quand elle se termine, on n'est pas rassasié, il nous en faut encore, alors on la remet au début et on l'écoute encore et encore jusqu'à ce qu'on arrive à satiété. Un truc qui rend addict instantanément. Elle doit aussi pouvoir se danser, se pleurer, se rire, se battre, provoquer tout un tas d'émotions fortes.
ARNAUD: Selon moi, une parfaite pop song doit savoir rester simple, immédiate, catchy mélodiquement et véhiculer une sorte d'universalité dans les textes... Quand tous ces éléments sont réunis, pour moi c'est gagné .
Et les défauts qu'elle ne doit pas avoir?
ROMAIN:l’absence de mélodie forte, une construction boursouflée et prétentieuse, l'impression de déjà entendu mais en mieux, ne rien raconter voilà les parfaits ingrédients d' une chanson pop ratée, ratée et inutile. Un tas de sons informes et sans âme, qui tourne à vide. Il y en a beaucoup malheureusement...
ARNAUD: A l'inverse, la complexité d'un structure calculée, l'excès de production ou d'images dans les paroles... Au mieux, ça brouille le message. Au pire, ça sert de cache misère à une mélodie trop pauvre... Une bonne pop song doit pouvoir fonctionner juste avec une guitare et une voix.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Balthazar
MARTEEN DEVOLDERE
Ce second album, Rats, se destinait à casser notre propre moule. Faire ce que nous n'avions pas eu le temps de faire sur le premier. Hors de question de recycler des chansons que nous n'avions pas utilisé. Quant à notre soit-disant mélancolie... nous ne la nions pas, mais il ne faut pas oublier que la Belgique draine l’humour de l'Europe toute entière!
JINTE DEPREZ
Un rat, c'est supposé être laid. Nous avons donc essayé d'amener de la beauté - même si, pour la petite anecdote, des rats se sont incrustés dans notre studio et ont bel et bien mangé des câbles durant l'enregistrement du disque. Ils nous ont poursuivi, aussi romantiques puissions nous être.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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Thea Hjelmeland
La première chanson que vous n'ayez jamais chanté?
Ca doit être celle que mon père ne cessait de fredonner: "Arabian Love Call" d'Art Neville. Le refrain à la "ayayayaaaay" est une mélodie que je n'ai jamais oublié, et très facile à chanter quand on est enfant.
Votre premier concert?
Depuis le jardin d'enfants, je chante à tous les événements possibles et inimaginables. Mais mon premier vrai concert avec mes propres chansons, j'avais treize ans.
La première chanson enregistrée pour votre albumOh, The Third ?
"Perfume", en 2007, deux ans avant toutes les autres. Après, j'ai beaucoup voyagé avant de revenir sur mon disque. Cette chanson est magique...
La première fois que vous vous êtes sentie musicienne?
J'ai su très tôt que c'était mon destin, mais comme c'est un job assez difficile, j'ai mis des années avant de me décider à me lancer dans une carrière musicale. Je crois que c'est juste avant d'enregistrer Oh, The Third que je me suis dit: ça y est, tu as choisi.
Texte: Sophie Rosemont Photo: Philippe Mazzoni
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